C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris le décès de notre collègue et ami Daniel Hubert, survenu le 1er septembre 2025.

Daniel a mené une carrière riche au sein du Pôle Plasmas du DESPA puis du LESIA. Ses travaux de recherche ont couvert un large domaine astrophysique allant du vent solaire à l’interaction de ce dernier avec l’environnement magnétique de la Terre. Son bagage théorique lui a permis d’aborder des problèmes complexes de la physique des plasmas comme celui des relations de fermeture des équations cinétiques décrivant les milieux semi-collisionnels. Il lui a permis également de contribuer grandement à de nombreux travaux s’appuyant sur les données collectées par les missions spatiales (ISSEE, CLUSTER, Ulysses, WIND ou STEREO) auxquelles le laboratoire a contribué. Daniel Hubert a également eu plusieurs collaborations avec des laboratoires internationaux, comme le Laboratoire de Géophysique de l’Institut de Physique de l’Université de Saint-Pétersbourg (I. Poudovkine et A. Samsonov) ou bien l’Institut de Physique Atmosphérique de Prague (V. Fiala) avec lequel le LIRA a encore de très fortes interactions (Solar Orbiter, Plasma Observatory).

Après être entré au service de physique théorique de l’Institut Henri Poincaré de Paris en 1966, il y a soutenu une thèse de 3ème cycle en 1968 sous la direction du Dr T. Kahan. En 1970 il entre dans le service du Professeur Ilya Prigogine de l’Université Libre de Bruxelles où il a travaillé sur le problème des N-corps collisionnels. Il soutient sa thèse d’état en 1975 à Paris.

Daniel Hubert a également une longue carrière au service de la gestion de la recherche et du collectif. De juillet 1985 à fin 2001 il a été directeur-adjoint du DESPA durant les mandatures de Michel Combes et Thérèse Encrenaz à la direction. En 1991, il a été directeur par intérim du laboratoire, à la suite de l’élection de M. Combes à la Présidence de l’Observatoire de Paris.
À partir d’août 2002 il est mis à disposition à l’Institut de Mathématique Appliquées de l’Université de Colombie Britannique à Vancouver où il collaborera avec le Professeur Bernie Shizgal et terminera sa carrière académique.

Daniel Hubert se caractérisait par un sens de l’humour aigu et une forme de dérision qu’il avait devant le pouvoir hiérarchique et l’arrogance des « chefs ». Il animait le jogging du laboratoire autour du parc de Meudon et était un fin connaisseur et amateur de football. Dans les séminaires et débats scientifiques, il était discret, restait en retrait, ses interventions en prenaient plus de poids. Il avait l’art de débusquer les vraies questions qu’il fallait traiter en priorité pour faire avancer les projets.

Prenant toujours les choses avec calme, il savait aussi être enjoué. On le revoit dansant dans la salle d’informatique au rythme des marteaux de l’imprimante, en attendant la sortie du listing d’un programmes qu’il n’arrivait pas à faire fonctionner. D’autres étaient moins patients. La musique était d’ailleurs une de ses passions. Le 5 mars 2004, Philippe Zarka recevait le mail suivant qui, en très peu de mots, dit beaucoup sur Daniel : Philippe, Nougaro est mort, j’aime pas ça.

M. Maksimovic avec les contributions de O. Alexandrova, J.L. Bougeret, P. Couturier, A. Fave, F. Leblanc, A. Mangeney, C. Perche & P. Zarka.

(Transmis par François Leblanc)